La vulnérabilité du Gard aux évènements climatiques extrêmes ainsi que les déficits chroniques observés sur la ressource en eau ont conduit le Conseil départemental du Gard à lancer une démarche volontariste et innovante : la démarche EAU & CLIMAT.
Dans un contexte de changement climatique qui s’accélère, la définition d’une stratégie globale et concertée de la gestion de la ressource en eau dans le département devient indispensable.
Pour cela, un diagnostic du territoire a été établi afin d’évaluer l’état actuel de la ressource en eau, de comprendre les impacts du changement climatique et d’anticiper les besoins futurs.
Ce diagnostic permet de poser les bases d’un dialogue qui se poursuivra à travers un ensemble de rencontres et d’ateliers de concertation dans le but de construire une vision territoriale partagée d’adaptation au changement climatique.
La démarche EAU & CLIMAT entre désormais dans cette phase d’animation et de concertation à laquelle tous les élus, associations, citoyens, sont invités à participer.
Cette démarche ambitieuse a pour objectif principal de bâtir une stratégie d’adaptation et de gestion de la ressource en eau face au changement climatique. Basée sur l’acquisition et le partage de connaissances, elle mènera l’ensemble des acteurs de l’eau à construire une trajectoire d’adaptation au changement climatique répondant aux principes suivants :
Gérer l’inévitable, et éviter l’ingérable, c’est notre responsabilité d’élus.
Présidente du Conseil départemental du Gard
Vice-présidente du Conseil départemental, déléguée à la Transition écologique et à la biodiversité
Vice-président du Conseil départemental, délégué à l'Aménagement du territoire
Afin d’étudier l’incidence du changement climatique sur la ressource en eau, la démarche EAU & CLIMAT a débuté par la réalisation d’un diagnostic. Celui-ci comprend une rétrospective sur la période 1959 – 2018 et une prospective selon deux horizons temporels (2030 – 2070 et 2070 – 2100).
Le diagnostic met en évidence les effets déjà perceptibles du changement climatique. On constate ainsi une élévation globale des températures du département (+1,7°C en moyenne depuis 1959) ainsi qu’une modification de la répartition saisonnière des précipitations avec une diminution en hiver et en été et une augmentation à l’automne bien que la quantification ne puisse en l’état des connaissances être mesurée précisément. Ces modifications mènent à une aridification du climat gardois. Les sécheresses sont de plus en fréquentes et intenses, ce qui impacte, entre autre la ressource en eau, la végétation, l’agriculture. Cette évolution du climat devrait s’intensifier dans les prochaines décennies, avec une conséquence importante sur les ressources en eau, déjà fortement sollicitées par les usages actuels. On constate d’ores et déjà une baisse des débits des cours d’eau et de la recharge des nappes, sur l’ensemble des bassins versants, qui devrait se poursuivre. Comprendre ces données est essentiel pour mettre en œuvre des stratégies d’adaptation opérationnelles afin de réduire la vulnérabilité des territoires.
Afin de faciliter l’appropriation et la diffusion des données une synthèse du diagnostic sous forme de brochure et de vidéo a été réalisée et nous vous invitons à en prendre connaissance.
Depuis 1959, la température annuelle moyenne a augmenté de près de 1,7°C dans tout le département. Cette hausse s’est accélérée à partir de 1980 et une accentuation a été constatée au cours des 15 dernières années.
Le département du Gard, caractérisé par sa topographie variée, a été découpé en 4 territoires qui respectent les cohérences écologiques et paysagères. Ce découpage supra administratif a été réalisé en croisant plusieurs zonages existants, tels que les sylvo-écorégions, les régions forestières, les unités paysagères, les bassins versants, les limites administratives des communes et les zones ayant accès au Réseau hydraulique régional (RHR). Ces territoires cohérents permettent de mieux appréhender les spécificités naturelles, sociales, économiques, et ainsi répondre de façon localisée aux enjeux de la ressource en eau face au changement climatique.
La Camargue est un territoire atypique qui combine élevage, marais, prairies, rizières et vignes. Il connaît une forte fréquentation estivale du fait du tourisme, ainsi qu’une croissance démographique importante qui devrait se poursuivre. Le territoire s’avère globalement bien pourvu en ressources en eau, mais cela est à relativiser face à la baisse attendue des débits du Rhône. Récemment, une prise de conscience s’est développée quant aux enjeux de l’élévation du niveau de la mer et des remontées salines affectant les terres agricoles.
Territoire de moyenne montagne, les Cévennes sont caractérisées par la présence de nombreuses têtes de bassins-versants ainsi que par une culture de l’eau très ancienne, marquée par la présence d’ouvrages hydrauliques patrimoniaux. C’est le territoire le plus impacté par la hausse des températures (+2,1°C en moyenne). L’urbanisation augmente autour d’Alès, ce qui nécessite d’anticiper une demande en eau potable croissante. De plus, le territoire fait face à de fortes pressions sur la demande en période estivale, du fait du tourisme.
Ce secteur est caractérisé par un paysage de petites vallées et coteaux, mêlant massifs boisés et zones agricoles, notamment vignes et céréales. Du fait de l’aridification du climat, une forte demande en eau émerge pour la viticulture, traditionnellement non irriguée, ainsi que pour l’ensemble des cultures irriguées. De plus, l’urbanisation croissante engendre des conflits d’usage avec l’agriculture, ainsi qu’une diminution des terres arables. Une baisse de la recharge des nappes souterraines et des cours d’eau est attendue et les ressources en eau sont difficilement mobilisables sur le territoire.
Le paysage se caractérise par des plaines et des vallons et est marqué par une viticulture omniprésente. C’est le secteur le plus peuplé du département, notamment autour de Nîmes, Sommières et de la vallée du Rhône. Une grande partie du territoire est alimentée par l’eau du Rhône et des nappes de la Vistrenque et des Costières, ressources relativement sécurisées vis-à-vis des risques de pénurie. Le territoire bénéficie d’une très bonne structuration du Réseau hydraulique régional. Les besoins agricoles, notamment liés à la viticulture, sont croissants, et une compétition émerge entre l’agriculture et l’urbanisation en matière d’usage de l’eau et des terres.
Le diagnostic a permis d’identifier des perspectives climatiques, ce qui a donné lieu à l’élaboration d’une stratégie de gestion des ressources en eau pour anticiper et atténuer les conséquences du réchauffement climatique. Cette stratégie, votée en novembre 2020 par l’assemblée départementale, concerne en premier lieu les actions du Département mais se veut une feuille de route proposée à tous, afin de garder collectivement le cap d’une bonne adaptation. Elle s’articule autour de 3 axes stratégiques.
Bâtir avec les territoires une trajectoire d’adaptation au changement climatique
La démarche EAU & CLIMAT est menée par le Conseil départemental du Gard, qui a mandaté l’Agence Indivisible pour l’animation. Elle permettra, sur une période de 2 ans, d’accompagner les acteurs et les territoires pour passer de la sensibilisation à l’action. Elle mobilisera les élus, les acteurs de l’eau et le grand public lors de différents temps participatifs afin de partager les éléments du diagnostic, les enjeux liés à la ressource en eau et de construire une trajectoire commune d’adaptation au changement climatique.
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